Le Conseil de sécurité exprime sa préoccupation concernant les affrontements en cours entre des groupes armés, en particulier autour de Bambari dans la préfecture de Ouaka et, plus récemment, à Bakouma dans la préfecture de Mbomou, affrontements qui ont causé de lourdes pertes civiles et des déplacements importants de population.
Le Conseil de sécurité condamne toutes les attaques contre des civils, ainsi que les mauvais traitements, les violations des droits de l’homme et le pillage des locaux humanitaires. Le Conseil de sécurité est profondément préoccupé par la situation humanitaire dans le pays (y compris celle des réfugiés et des personnes déplacées), où près de la moitié de la population centrafricaine estimée à 4.6 millions d’habitants a besoin d’aide humanitaire.
Le Conseil de sécurité condamne fermement les violences perpétrées par les groupes armés et leurs tentatives de s’approprier par la force le contrôle du territoire et ses ressources, et prie instamment tous les groupes armés, en particulier le Front patriotique pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC) et l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), de cesser immédiatement toute forme de violence et d’honorer leur engagement, sans aucune restriction, de l’Accord de désarmement, de démobilisation, de réinsertion et de rapatriement (DDRR).
Le Conseil de sécurité renouvelle son soutien au président Touadéra et salue l’importance de son rôle, avec le soutien de partenaires régionaux et internationaux, pour stabiliser le pays, promouvoir la paix et la réconciliation, favoriser l’essor des plans de désarmement et un développement à long terme, et renforcer la capacité des institutions étatiques et la qualité de la prestation des services de base. Le Conseil de sécurité salue les efforts du président Touadéra pour faire avancer le dialogue ouvert avec les groupes armés sur le DDRR.
Le Conseil de sécurité renouvelle également son soutien au représentant spécial du secrétaire général (RSSG), M. Parfait Onanga-Anyanga et envers la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) dans la mise en œuvre de son mandat soutenant les autorités centrafricaines, notamment grâce à l’adoption d’une posture proactive et robuste envers les groupes armés.
Le Conseil de sécurité rappelle les principes de réconciliation nationale et de réforme convenus lors du Forum de Bangui en mai 2015 et énoncés dans le Pacte républicain pour la paix, la réconciliation nationale et la reconstruction ainsi que dans les accords de principes du DDRR, la justice et la réconciliation et la réforme du secteur de sécurité (SSR).
Le Conseil de sécurité rappelle également le besoin urgent et impératif de responsabiliser et de traduire en justice les responsables des violations du droit humanitaire international et des violations et abus des droits de l’homme, y compris la violence sexuelle ou la discrimination sexiste. Le Conseil de sécurité rappelle par ailleurs le rejet fermement exprimé par le peuple centrafricain de l’impunité, lors du Forum de Bangui et de ses consultations préparatoires.
Le Conseil de sécurité se félicite de l’avancement des préparatifs du Tribunal pénal spécial et demande sa mise en œuvre dans les plus brefs délais.
Le Conseil de sécurité salue l’Initiative africaine pour un accord de paix et de réconciliation entre le gouvernement et tous les groupes armés de la République centrafricaine, qui, en soutien aux efforts menés par le président Touadéra, vise à promouvoir durablement la réconciliation et la gouvernance participative à travers le pays, en se fondant sur les résultats et les recommandations du Forum de Bangui. Le Conseil de sécurité se félicite de l’engagement des Nations unies, de l’Union africaine (UA), de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et d’autres partenaires régionaux dans leur travail conjoint pour le succès de la paix et de la réconciliation en RCA.
Le Conseil de sécurité encourage les états membres à verser les contributions annoncées à la Conférence internationale de Bruxelles (le 17 novembre 2016) ainsi qu’à la Conférence de solidarité africaine qui s’est tenue à Addis-Abeba (le 1er février 2017) ; ces contributions visent à la mise en œuvre des priorités de consolidation de la paix dans le pays conformément au Plan de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique. Dans ce contexte, il est important de souligner le rôle significatif de la Commission de consolidation de la paix des Nations unies (CCP), qui apporte des conseils stratégiques et tente de favoriser une approche plus cohérente, plus intégrée et plus coordonnée des efforts de consolidation de la paix, afin de faire avancer les engagements pris dans le cadre des accords de responsabilité mutuelle.
Le Conseil de sécurité rappelle la politique de tolérance zéro des Nations unies sur l’exploitation sexuelle et les mauvais traitements, ainsi que les résolutions des Nations unies qui s’y rattachent, et prie instamment toutes les forces ne relevant pas des Nations unies, mais autorisées en vertu d’un mandat du Conseil de sécurité, de prendre des mesures adéquates pour prévenir et combattre l’impunité pour l’exploitation sexuelle et les mauvais traitements infligés par leur personnel.