Pourquoi l’implication des femmes est essentielle à la lutte continue contre Daech

Par Christina Gay, le 5 septembre 2017

Daech a perdu 90% du territoire qu’il contrôlait en Iraq en août 2014, et au moins 58% en Syrie, la libération de Mossoul de cet été marquant une étape importante dans la lutte contre l’État islamique. Avec Daech qui se retire petit à petit, le leadership des femmes est plus important que jamais dans la consolidation d’une sécurité à long terme pour un Iraq et une Syrie libérés de Daech et de l’extrémisme violent.

Le Plan d’action national pour les femmes, la paix et la sécurité affirme que l’instauration d’une paix durable est mieux établit lorsque les hommes et les femmes sont des partenaires à part égale dans la résolution de conflits et l’investissement dans la stabilité. Il en va de même dans la lutte contre l’extrémisme violent, en particulier en Iraq et en Syrie : ce principe est essentiel au succès et nécessite de reconnaître les expériences diverses auxquelles font face les hommes, les femmes, les garçons et les filles, qui peuvent être soit des victimes de violences terroristes, soit des partisans de leur idéologie ou bien encore des dirigeants dans la lutte contre ces mêmes violences.

Plusieurs facteurs peuvent favoriser la montée de l’extrémisme violent ; tout comme les facteurs de radicalisation violente varient, il en va de même pour les expériences que les hommes et les femmes ont eues avec des groupes extrémistes violents tels que Daech. Les femmes, souvent considérées comme des victimes et des survivantes de la violence, peuvent également être des recruteurs ou des agents de l’extrémisme violent ; elles sont aussi des défenseurs de la paix locale et des militantes de la société civile. C’est en essayant de mieux comprendre les rôles que jouent les femmes et les filles dans l’extrémisme violent et la manière dont elles peuvent lutter contre, que les efforts internationaux visant à promouvoir la sécurité et à prévenir le terrorisme remporteront davantage de succès.

Le gouvernement des États-Unis a mis en œuvre des actions mondiales, régionales et locales impliquant des gouvernements et des ONG pour s’attaquer à l’extrémisme violent, y compris des programmes qui permettent l’implication des femmes comme acteurs clés. Les femmes peuvent servir de première ligne de défense pour détecter des signes de radicalisation dans leur famille ou communautés. Plus largement, les femmes sont passées à l’action en tant que leaders religieux et femmes d’affaires, et ont participé à la promotion de la paix en tant que défenseurs de la société civile et en tant que mères.

En juillet dernier les États-Unis ont accueilli une réunion de la Coalition mondiale contre Daech, à Washington, pour échanger des idées et pratiques dans la coordination pour la lutte continue contre Daech. Plus de 340 hauts responsables gouvernementaux et militaires des pays de la Coalition se sont réunis pour discuter des menaces que Daech représente pour les femmes et les enfants, les différents rôles que les femmes sont amenées à jouer dans l’expansion de la violence de Daech et le leadership des femmes dans l’instauration de la paix. La réunion a reflété l’action croissante dans la lutte contre Daech, tout en soulignant le rôle des femmes dans l’instauration de la paix en Iraq et en Syrie.

Le département d’État reste déterminé à impliquer les femmes chefs de file qui prennent des mesures pour éliminer l’extrémisme violent. Il a soutenu la création de réseaux de femmes participant à l’instauration de la paix et leur a permis de partager leurs expériences de lutte contre l’extrémisme violent dans leurs communautés. Les programmes parrainés par le département d’État et d’autres départements ont cherché à accroître la capacité des mères à identifier les risques de radicalisation violente au sein de leur famille, à promouvoir l’influence des femmes dans la société civile et à construire une relation plus solide entre elles et les forces de l’ordre. En outre, le département d’État soutient les gouvernements dans la mise en œuvre de leurs propres stratégies nationales, qui favorisent de manière formelle l’égalité entre les genres dans leurs efforts de lutte contre l’extrémisme violent.

Dans la lutte mondiale contre Daech et l’extrémisme violent, nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer ou d’exclure la moitié de la population que constituent les femmes et les filles. Le soutien de la participation des femmes à la consolidation de la paix et à la prise de décision réduit les lacunes stratégiques dans la lutte contre l’extrémisme violent, et favorise une stabilité à long terme. La communauté internationale a encore beaucoup à faire pour que cela devienne réalité : une inclusion réelle des femmes comme agents de paix et de sécurité exige un engagement à l’échelle internationale. Les Etats-Unis tiennent compte du genre dans leur réponse politique à l’extrémisme violent. Il est temps pour nous tous de soutenir les femmes en tant que leaders dans la lutte contre l’extrémisme violent.

À propos de l’auteur: Christina Gay est stagiaire au Bureau des questions relatives aux femmes dans le monde du département d’État des États-Unis.