Les États-Unis ont réalisé des progrès appréciables dans la lutte contre le terrorisme. Nous avons décimé la direction du groupe central d’Al-Qaïda, renforcé notre sécurité nationale et nous sommes attachés à prévenir une autre attaque de grande envergure telle que celle du 11 septembre.
En parallèle, la menace a évolué. Le groupe affilié à Al-Qaïda au Yémen conspire activement contre nous. Depuis le 11 septembre, les terroristes ont assassiné des ressortissants américains à l’étranger, notamment lors des attaques de Benghazi, en Libye. Ici, aux États-Unis, des Américains ont été tués à Fort Hood et lors du marathon de Boston.
La campagne que nous menons de par le monde pour éviter la radicalisation et le basculement dans la violence est, en définitive, une bataille visant à gagner les cœurs et les esprits.
En Syrie et en Iraq, le groupe terroriste dit EIIL a massacré des civils innocents, assassiné des otages, parmi lesquels des Américains, et étendu sa barbarie jusqu’en Lybie où il a tué des chrétiens égyptiens. Ces derniers mois, nous avons été témoins d’attaques meurtrières à Ottawa, à Sydney, à Paris et à Copenhague.
Ailleurs, les Taliban pakistanais ont massacré plus de 100 écoliers et leurs enseignants. Depuis la Somalie, Al-Shabaab a lancé des attaques dans toute l’Afrique de l’Est. Au Nigéria et dans les pays voisins, Boko Haram tue et enlève des hommes, des femmes et des enfants.
Face à ce défi, nous devons présenter un front uni sur le plan international et ici même, chez nous. Nous savons que la force militaire ne peut pas, à elle seule, résoudre ce problème. Nous ne pouvons pas non plus éliminer simplement les terroristes qui tuent des civils innocents. Nous devons aussi confronter les extrémistes violents, propagandistes, recruteurs et facilitateurs, qui ne se livrent peut-être pas eux-mêmes à des actes de terrorisme, mais qui radicalisent, recrutent et incitent d’autres gens à commettre de tels actes.
Nous ferons cette semaine un pas important en avant, du fait de la réunion ici à Washington de dirigeants de gouvernements, de groupes de la société civile et de leaders communautaires de plus de 60 pays, venus prendre part à un sommet mondial sur la lutte contre l’extrémisme violent. Dans ce cadre, nous porterons toute notre attention sur l’habilitation des communautés locales.
Les groupes tels qu’Al-Qaïda et l’EIIL prônent une interprétation dénaturée de la religion, que rejette l’immense majorité des musulmans du globe. Le monde doit continuer de soutenir la voix des membres du clergé et des théologiens musulmans qui enseignent l’islam authentique et sa nature pacifique. Nous pouvons faire écho aux témoignages d’anciens extrémistes qui savent comment les terroristes trahissent l’islam. Nous pouvons aider les entrepreneurs et les jeunes musulmans à travailler avec le secteur privé pour élaborer des outils de médias sociaux afin de contrer le discours extrémiste propagé par l’Internet.
Nous savons par expérience que le meilleur moyen de protéger les gens, en particulier les jeunes, et de les empêcher de devenir la proie des extrémistes violents est le soutien de leur famille, de leurs amis, de leurs enseignants et de leurs chefs religieux. Durant le sommet de cette semaine, des dirigeants communautaires de Los Angeles, de Minneapolis et de Boston évoqueront les partenariats novateurs mis en place dans leurs villes, qui contribuent à habiliter les communautés pour leur permettre de protéger les êtres aimés des idéologies extrémistes.
De manière plus générale, les groupes tels qu’Al-Qaïda et l’EIIL exploitent la colère qui couve chez les gens lorsque ceux-ci considèrent que l’injustice et la corruption ne leur laissent aucune chance d’améliorer leur sort un jour. Le monde doit offrir mieux à la jeunesse d’aujourd’hui.
Les gouvernements qui bafouent les droits de l’homme font le jeu des extrémistes qui prétendent que la violence est le seul moyen d’obtenir le changement. Les efforts de lutte contre l’extrémisme violent seront uniquement couronnés de succès si les citoyens peuvent présenter leurs revendications légitimes par le biais du processus démocratique et s’exprimer par l’entremise d’une société civile robuste. Ces efforts doivent se doubler d’un développement dans les domaines de l’économie, de l’éducation et de l’entreprenariat, de manière à ce que les gens puissent espérer mener une vie digne.
Enfin, face à Al-Qaïda et à l’EIIL qui propagent le mensonge selon lequel les États-Unis sont en guerre contre l’Islam, nous avons tous un rôle à jouer en respectant les valeurs communes qui nous définissent en tant qu’Américains. Cette semaine, seront des nôtres des gens de nombreuses confessions, dont des Américains musulmans qui apportent quotidiennement des contributions extraordinaires à notre pays. Ceci nous rappelle que l’Amérique doit son succès à ce qu’elle accueille des gens de toutes les religions et de tous les horizons.
Ce pluralisme a parfois été menacé par des idéologies de haine et des individus de diverses religions qui y souscrivent. Nous avons ainsi assisté à des tueries tragiques dans un temple sikh au Wisconsin en 2012 et dans un centre communautaire juif au Kansas l’an dernier.
Nous ne savons pas encore pourquoi trois jeunes gens, Américains musulmans, ont été brutalement assassinés à Chapel Hill, en Caroline du Nord. Mais nous savons que de nombreux Américains musulmans sont inquiets et ont peur. Les Américains de toutes les confessions et de tous les horizons doivent rester unis et solidaires avec une communauté en deuil et ne pas accepter que quiconque soit jamais pris pour cible à cause de son identité, de son apparence extérieure ou de ses pratiques religieuses.
La campagne que nous menons de par le monde pour éviter la radicalisation et le basculement dans la violence est, en définitive, une bataille visant à gagner les cœurs et les esprits. Avec le sommet de cette semaine, nous montrerons une fois encore que, contrairement aux terroristes qui n’offrent que la misère et la mort, ce sont nos sociétés libres et nos communautés diverses qui ouvrent véritablement la porte aux opportunités, à la justice et à la dignité.