Department: Département d’État des États-Unis
Office:
Date : 03/06/2019
RAZIA SULTANA, BANGLADESH
Razia Sultana est née à Maungdaw, en Birmanie, en 1973, de parents d’origine ethnique Rohingya. Elle a consacré sa carrière à promouvoir les droits de l’homme dans sa propre communauté et pour tous en Birmanie. Citoyenne du Bangladesh, elle a passé la plus grande partie de sa vie comme avocate, enseignante et défenseuse des droits de l’homme. Mme Sultana travaille directement avec les Rohingyas, en particulier les femmes et les filles, depuis 2014. Elle défend les droits des Rohingyas et mène des programmes de recherche et d’éducation, se spécialisant dans les traumatismes, le viol collectif et la traite des femmes et des filles Rohingyas. Depuis 2016, elle a interviewé des centaines de réfugiés Rohingyas au Bangladesh et a publié deux rapports, « Witness to Horror » et « Rape by Command », qui documentent la violence sexuelle systématique des forces de sécurité birmanes contre les Rohingyas. Elle a contribué à « The Killing Fields of Alethankyaw », un récent rapport de Kaladan press. En plus d’être avocate et éducatrice, Mme Sultana est coordonnatrice de la Free Rohingya Coalition (FRC) et directrice de la section féminine de l’Arakan Rohingya National Organization (ARNO). Bien qu’elle se soit toujours identifiée comme une Rohingya, Mme Sultana, en tant que militante des droits de l’homme, croit aux droits et à la justice pour tous en Birmanie comme moyen d’instaurer la paix.
MOUMINA HOUSSEIN DARAR, DJIBOUTI
Née dans la ville de Djibouti, à Djibouti, en 1990, Moumina Houssein Darar est l’aînée de neuf : elle a six frères et deux sœurs. À l’âge de 23 ans, elle a rejoint la force nationale de police djiboutienne et a rapidement gravi les échelons dans une profession dominée par les hommes. Mme Darar s’est frayé un chemin vers la spécialité fermée des enquêtes antiterroristes, où elle fait invariablement office d’enquêtrice principale pour des enquêtes de premier plan. Ses efforts en matière d’enquête ont abouti à la condamnation et/ou à l’expulsion de nombreux terroristes d’Al-Shabaab. Elle a permis à la Police nationale djiboutienne de déjouer plusieurs tentatives d’attentats terroristes après l’attentat à la bombe de La Chaumière en 2014 dans la ville de Djibouti. Elle a été confrontée à plusieurs suspects de terrorisme et à des centaines d’immigrants illégaux, qui étaient initialement réticents à l’idée d’être interrogés par une femme policière. Mme Darar a également travaillé comme agent homme inflitré en tant qu’homme pour faire avancer les enquêtes sur le terrorisme. Depuis qu’elle a rejoint la police, elle a fait face à de nombreux défis, et notamment à des menaces contre sa sécurité personnelle. Des criminels qu’elle a détenus, lorsqu’ils ont finalement été libérés, l’ont verbalement agressée. Elle a même été attaquée par des enfants qui lui ont jeté des pierres dans la rue, simplement parce qu’elle est une femme policière, et a subi d’autres menaces simplement parce qu’elle est une femme portant l’uniforme. En dépit des violences, elle a persévéré et demeure déterminée à aider toute sa communauté. En plus de son désir d’améliorer la collectivité grâce à ses actions d’application de la loi, Mme Darar est une chef de file en matière de services communautaires. Il y a quatre ans de cela, Moumina a eu l’idée de créer une organisation caritative de quartier pour aider les enfants dans le besoin, ainsi que pour fournir d’autres services et une assistance afin de venir en aide à la communauté locale.
SŒUR ORLA TREACY, IRLANDE
(NOMMÉE PAR L’AMBASSADE DES ÉTATS-UNIS AUPRÈS DU SAINT-SIÈGE)
Née en Irlande en 1973, Sœur Orla Treacy a été, dès son jeune âge, inspirée par la vie de service et de compassion de ses professeures qui étaient religieuses. Après avoir étudié pour devenir professeure de religion, elle rejoint la congrégation de l’Institut de la Sainte Vierge Marie, connue sous le nom de Sœurs de Lorette. En 2006, alors qu’elle enseignait et offrait des services pastoraux en Irlande, Sœur Orla a rejoint d’autres Sœurs de Lorette qui commençaient une nouvelle mission à Rumbek, au Soudan du Sud, une région assiégée par la guerre civile et des conflits interclaniques violents. Touchée par la détresse des filles contraintes de se marier tôt et privées du droit à l’éducation, elle a agi. Sœur Orla et les Sœurs de Lorette ont ouvert un pensionnat pour filles avec 35 élèves. Aujourd’hui, Sœur Orla est directrice de la mission Loreto Rumbek à Maker Kuei, où elle supervise un pensionnat secondaire pour filles, une école primaire mixte et un centre de soins de santé primaires destiné aux femmes et aux enfants. Sœur Orla fait partie d’une équipe multinationale diversifiée de religieuses, d’éducatrices, d’infirmières et d’autres employés de soutien, qui partagent toutes une vision commune, celle d’améliorer la vie des personnes les plus vulnérables de la communauté. En dépit des conséquences dévastatrices de la guerre à Rumbek et des nombreux obstacles auxquels se heurtent les femmes et les filles de la communauté, Sœur Orla reste pleine d’espoir et les Écoles de Loreto sont un phare pour les générations futures du Soudan du Sud. Elle continue de travailler dans la foi, œuvrant pour un monde dans lequel les filles ne sont pas contraintes de se marier, où elles ont la possibilité de terminer leurs études et où elles peuvent poursuivre leurs rêves.
OLIVERA LAKIC, MONTÉNÉGRO
Olivera Lakic est une journaliste d’investigation du Monténégro. En 16 ans de carrière au sein du quotidien indépendant Vijesti, elle s’est forgé une réputation de journaliste dévouée, déterminée et respectée, en quête de reportages sur le crime et la corruption, s’exposant souvent personnellement à de grands risques. À la suite d’une série d’articles d’investigation sur le commerce clandestin de tabac de contrefaçon, Mme Lakic a reçu des menaces anonymes en 2011 l’avertissant que si elle n’arrêtait pas de faire des reportages, elle et sa fille subiraient des représailles. Sans se laisser décourager, elle a continué à réaliser des reportages et, en 2012, un agresseur l’a attaquée devant chez elle, à Podgorica, la capitale du pays. Six ans plus tard, à peu près au même endroit, un agresseur a tiré dans la jambe de Mme Lakic, le 8 mai 2018. Les États-Unis se sont joints à d’autres gouvernements et organisations internationales pour condamner rapidement cette fusillade. Bien que le tireur reste inconnu et soit toujours en liberté, Mme Lakic est devenue un symbole galvanisant pour la réforme des médias et la sécurité des journalistes au Monténégro. Survivante et battante, elle considère la menace de 2011 contre sa fille comme l’attaque la plus grave pour elle et sa famille.
ANNA ALOYS HENGA, TANZANIE
Anna Henga est une avocate tanzanienne, ardente militante des droits de l’homme et directrice exécutive du Legal and Human Rights Centre (LHRC). Elle a consacré toute sa carrière professionnelle à l’amélioration des droits de l’homme en Tanzanie, avec un accent particulier sur les femmes et les enfants. Entre autres points forts de son action, Mme Henga a coordonné la Coalition tanzanienne contre les mutilations génitales féminines, mobilisé le Southern Africa Legal Assistance Network pour défendre les droits des femmes dans les communautés Massai et encouragé de manière proactive les femmes candidates à se présenter aux élections générales de 2015, ce qui a permis de mener plusieurs campagnes réussies. Elle a également exercé une grande influence en exprimant publiquement son inquiétude quant à l’orientation de la gouvernance démocratique par des mesures législatives et constitutionnelles défavorables dans son pays.