Allocution Monsieur le secrétaire d’État Rex Tillerson sur le Rapport annuel sur la liberté de religion dans le monde

Département d’État des États-Unis
Bureau du porte-parole
Pour diffusion immédiate
Le 15 août 2017

Bonjour à tous. Nous publions aujourd’hui le Rapport sur la liberté de religion dans le monde pour l’année 2016. Ce Rapport s’inscrit dans le cadre des dispositions obligatoires de la Loi sur la liberté de religion dans le monde de 1998 (International ReligiousFreedomAct of 1998), qui défend la liberté de religion en vertu des valeurs fondamentales américaines conformément au Premier amendement de la Constitution, et en vertu des droits de l’homme. Cette loi appelle le gouvernement à, je cite : « [Défendre] la liberté et [défendre] les personnes persécutées, utiliser et mettre en œuvre les outils appropriés du dispositif de politique étrangère des États-Unis, en particulier les moyens existant dans les domaines diplomatiques, politiques, commerciaux, caritatifs, éducatifs et culturels, en vue de la promotion du respect de liberté de religion par tous les gouvernements et tous les peuples. »

Près de 20 ans après la promulgation de cette loi, la situation dans de nombreuses régions du monde est loin d’être idéale. La persécution religieuse et l’intolérance restent encore trop répandues. Près de 80% de la population mondiale est soumise à des restrictions relatives à sa liberté de religion, et subit des comportements hostiles face à sa pratique religieuse. En l’absence de protection de la liberté de religion, nous savons que l’instabilité, les atteintes aux droits de l’homme et l’extrémisme violent sont plus susceptibles de s’implanter durablement.

Nous ne pouvons ignorer ces situations. L’administration Trump s’est engagée à y faire face, en partie au moyen de la promotion de la liberté de religion dans le monde entier. Le département d’État continuera à se faire l’avocat des populations qui entendent vivre selon leur foi.

Le Rapport international sur la liberté de religion rend compte de manière détaillée de la situation de la liberté de religion dans 199 pays et territoires, et met en lumière des défis significatifs et croissants. Je tiens aujourd’hui à attirer votre attention sur quelques-uns des exemples les plus frappants et les plus inquiétants.

Alors même que nous progressons dans la lutte contre Daech et son califat, les membres de cette organisation terroriste ne cessent de prendre pour cibles de multiples religions et groupes ethniques qu’ils soumettent au viol, à des enlèvements, à l’esclavage et même à des assassinats.

Pour éliminer toute ambiguïté émanant de déclarations ou de rapports antérieurs du département d’État, le crime de génocide implique l’existence de trois éléments : des actes spécifiques avec l’intention spécifique de détruire en totalité ou en partie des populations, des membres de groupes nationaux, ethniques, raciaux ou religieux spécifiques. Un acte spécifique, une intention spécifique, des populations spécifiques.

L’application de la loi aux faits en présence desquels nous nous trouvons conduit à la conclusion selon laquelle Daech est clairement responsable d’actes relevant du génocide à l’encontre des yézidis, des chrétiens et des musulmans chiites dans les zones que cette organisation contrôle ou a contrôlées.

Daech est également coupable de crimes contre l’humanité et d’épuration ethnique à l’encontre de ces mêmes groupes, et dans certains cas à l’encontre de musulmans sunnites, de kurdes, et d’autres minorités.

Plus récemment, Daech a revendiqué la responsabilité d’attentats contre des pèlerins chrétiens et des églises en Égypte.

La protection de ces groupes – et d’autres victimes de l’extrémisme violent – est une priorité de l’action en faveur des droits de l’homme de l’administration Trump.

Nous poursuivrons notre travail avec nos partenaires régionaux pour protéger les communautés religieuses minoritaires des agressions terroristes et préserver leur patrimoine culturel.

Comme l’indique le rapport pour l’année 2016, des gouvernements du monde entier ont recours à des lois discriminatoires pour nier à leurs citoyens la liberté de religion ou de croyance.

En Iran, les baha’is, les chrétiens et d’autres minorités sont persécutés en raison de leur foi. L’Iran continue à condamner des gens à mort en vertu de vagues lois relatives à l’apostasie – 20 personnes ont été exécutées en 2016 sur la base d’accusations telles que, je cite : « la guerre contre Dieu ». Des membres de la communauté baha’ie sont aujourd’hui emprisonnés uniquement en raison de leur conviction religieuse.

Nous restons préoccupés par la situation de la liberté religieuse en Arabie saoudite. Le gouvernement ne reconnaît pas le droit des non-musulmans à pratiquer leur religion en public et a imposé des sanctions pénales, y compris des peines de prison, de flagellation, et des amendes, pour apostasie, athéisme, blasphème et insulte à l’interprétation de l’islam par l’État. Les attaques visant les musulmans chiites sont particulièrement préoccupantes, tout comme la persistance de préjugés sociaux et d’attitudes discriminatoires à leur égard. Nous demandons instamment à l’Arabie saoudite d’accorder une plus grande liberté religieuse à tous ses citoyens.

En Turquie, les autorités continuent à restreindre les droits des membres de certains groupes religieux minoritaires, et certaines communautés restent confrontées à des conflits prolongés en matière de propriété. Les musulmans non sunnites, tels que les musulmans alevi, ne bénéficient pas des mêmes protections gouvernementales que les minorités non-musulmanes reconnues et sont victimes de discrimination et de violence. Les États-Unis continuent par ailleurs à œuvrer en faveur de la libération du pasteur Andrew Brunson, emprisonné de manière abusive en Turquie.

Au Bahreïn, le gouvernement continue à interroger, arrêter et emprisonner les religieux et les membres de la communauté chiite, ainsi que les politiciens de l’opposition. Les membres de la communauté chiite continuent à dénoncer la discrimination constante en matière d’emploi public, dans les domaines de l’éducation et du système judiciaire. Le Bahreïn doit mettre fin aux pratiques discriminatoires à l’encontre des communautés chiites.

En Chine, le gouvernement torture, arrête et emprisonne des milliers de personnes en raison de leur pratique religieuse. Des dizaines de disciples du Falun Gong sont morts en détention.Une  politique… les politiques visant à limiter l’expression et la pratique religieuse à l’encontre des bouddhistes tibétains et des musulmans Uigur se sont intensifiées.

La liberté religieuse est menacée au Pakistan, où plus d’une vingtaine de personnes sont dans le couloir de la mort ou purgent une peine d’emprisonnement à perpétuité pour blasphème. Le gouvernement marginalise les musulmans ahmadis et refuse de les reconnaître comme musulmans. J’espère que le nouveau Premier ministre et son gouvernement œuvreront en faveur de l’harmonie interreligieuse et de la protection des droits des minorités religieuses.

Enfin, au Soudan, le gouvernement arrête, emprisonne et intimide les membres du clergé et de l’église. Il refuse d’autoriser la construction de nouvelles églises et ferme ou démolit celles déjà existantes.

Nous encourageons le gouvernement soudanais à prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre le plan d’action en matière de liberté religieuse proposé par le département d’Etat l’année dernière.

Malheureusement, la liste ne s’arrête pas là.

Nul ne devrait être contraint de vivre dans la peur, de pratiquer sa religion en secret ou d’être victime de discrimination en raison de ses croyances. Comme l’a dit le président Trump, nous attendons avec impatience le jour où « les gens de toutes confessions, chrétiens, musulmans, juifs et hindous, peuvent écouter leur cœur et pratiquer le culte de leur choix ».

Le département d’État poursuivra ses efforts pour faire de cette vision une réalité. Le nouvel ambassadeur itinérant chargé de la liberté de religion dans le monde, le gouverneur Sam Brownback, sera le plus haut représentant du gouvernement jamais appelé à assumer ces fonctions importantes. Nous attendons avec impatience sa confirmation rapide.

Je tiens à remercier mes nombreux collègues ici au département d’Etat et à l’étranger qui ont contribué à ce rapport, notamment le bureau chargé de la liberté de religion dans le monde, et tout particulièrement la haute conseillère pour les questions de justice internationale, Pam Pryor, le conseiller spécial pour les minorités religieuses, Knox Thames, et l’ambassadeur itinérant, David Saperstein.

C’est avec grand plaisir que nous travaillerons avec le Congrès et l’administration, pour poursuivre l’action indispensable des États-Unis au service de la liberté de religion dans le monde entier. Merci infiniment.

QUESTION : M. le secrétaire, avez-vous une réponse suite à la décision de Kim Jong-un de rétracter sa menace contre Guam ?

SECRÉTAIRE TILLERSON : Non, je n’ai aucune réponse suite à ses décisions pour le moment. Merci.

QUESTION : Des commentaires sur la situation en Corée du Nord ?

SECRÉTAIRE TILLERSON : Nous entendons toujours trouver un moyen d’aboutir à un dialogue, mais cela dépend de lui. Merci.