Bonjour. Merci, Florie pour cette aimable présentation.
Je souhaiterais également remercier le président Jeff Sturchio et toute l’équipe du Corporate Council on Africa, non seulement pour avoir organisé le sommet de cette année, mais également pour tout ce que vous faites pour renforcer les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique depuis plus d’une vingtaine d’années.
J’ai l’honneur d’accueillir le président Nyusi, le président de la Banque africaine de développement Adesina et bien d’autres ministres et dignitaires parmi nous aujourd’hui…
Je souhaite également la bienvenue à l’excellent groupe d’hommes et de femmes d’affaires qui participent à ce sommet.
Lorsque le président Trump a rencontré des dirigeants africains en Italie dans le cadre des réunions du G7, il a déclaré que « l’Afrique est une terre de possibilités ».
Et comme je l’ai dit lors de mon audience de confirmation au Sénat, nous ne pouvons pas oublier une partie aussi grande, dynamique et vitale du monde.
Nous avons eu de très bons échos des sociétés américaines et des membres de notre Conseil consultatif sur l’Afrique, sur le panorama économique du continent.
Cette année, six pays africains sont en passe de se positionner parmi les dix pays connaissant la croissance la plus rapide au monde.
Quand on visite les villes d’Afrique, on voit des grues parsemant l’horizon et les investisseurs y viennent du monde entier.
On remarque également l’utilisation d’applications telles que Hello Tractor, une plateforme semblable à Uber qui permet aux exploitants agricoles d’avoir accès à des tracteurs.
Dans les cinq prochaines années, dix-neuf pays d’Afrique subsaharienne devraient atteindre des taux de croissance de 5 % ou plus.
Et sur les cinq dernières années combinées, le taux de croissance de l’Éthiopie s’est placé au deuxième rang du classement mondial.
L’Afrique avance d’un pas ferme sur sa trajectoire vers la croissance économique et l’autosuffisance accrue, une vision que soutient notre gouvernement.
En faisant de cette vision une réalité, les efforts africains et internationaux de promotion de la paix et d’application de réformes économiques permettent à la nouvelle génération de former une nouvelle catégorie de consommateurs.
Des études effectuées par McKinsey estiment que, d’ici à 2025, 90 millions de foyers africains supplémentaires entreront dans cette catégorie de consommateurs, contribuant ainsi à un pouvoir d’achat des ménages de 2 100 milliards de dollars américains.
Ce pouvoir d’achat est essentiel à la durabilité de la croissance économique.
Cette croissance génère une demande de nouvelles infrastructures, de nouveaux équipements et machines et de nouveaux produits et services de consommation.
La question critique que les décideurs africains, y compris bon nombre d’entre vous, doivent poser est la suivante :
Alors que ces tendances à la hausse se poursuivent, avec quels types de partenaires voulez-vous collaborer ?
1 Je suis convaincu que plus il y aura de pays africains partenaires d’entreprises américaines, mieux ce sera pour les États-Unis et l’Afrique.
En 2016, les exportations américaines vers l’Afrique étaient environ de 21,81 milliards de dollars US, soit presque le double des 10,96 milliards de 2000.
La totalité des échanges commerciaux entre l’Afrique et les États-Unis s’est chiffrée à environ 48,3 milliards de dollars US l’an dernier, ce qui représente une augmentation de près de 10 milliards depuis l’an 2000.
Et notre déficit commercial est passé de 16,7 milliards de dollars US à 4,7 au cours de cette même période.
Tous ces chiffres vont dans le bon sens, alors travaillons dur pour maintenir ces tendances.
Par le biais de nos représentants dévoués du département du Commerce sur place, nous avons appris que les clients africains recherchent de manière active des biens et services américains.
Cela n’est pas simplement dû à la qualité des produits américains, c’est également parce que les entreprises américaines ont une excellente réputation en matière d’engagement local et de responsabilité des entreprises.
Notre relation commerciale est vitale pour la sécurité et la stabilité des États-Unis comme de l’Afrique.
Mais notre relation avec l’Afrique doit poursuivre sa transition d’une relation basée sur l’assistance vers une relation basée sur les échanges commerciaux.
À cette fin, les accords commerciaux à double sens, et non simplement des préférences commerciales temporaires, apporteraient des améliorations de qualité de vie durables à long terme des deux côtés de l’Atlantique.
2-Les accords commerciaux bilatéraux, plutôt que de grands accords multilatéraux, peuvent être des outils très efficaces pour satisfaire les intérêts à long terme des partenaires impliqués.
Qui plus est, des études montrent que les pays en développement qui ont libéralisé les échanges commerciaux connaissent une croissance plus rapide que ceux qui ne l’ont pas fait.
Entretemps, nous devons nous assurer que les pays qui bénéficient actuellement de préférences commerciales octroyées par l’AGOA (« Africa Growth and Opportunity Act » ou « loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique »), continuent à se conformer aux critères d’éligibilité établis par la loi des Etats-Unis.
Le gouvernement prend les critères du Congrès très au sérieux.
Et en appliquant nos lois, nous protégeons de manière vigoureuse les droits des sociétés et employés américains dans le monde entier.
Depuis sa création en 2000, l’AGOA, a donné un accès au marché américain sans droits de douane ou de quotas à près de 6 000 produits provenant de pays africains éligibles.
Ainsi, je dirais que ce sont les pays qui satisfont aux critères d’éligibilité de l’AGOA qui connaîtront les plus grandes réussites du continent à l’avenir.
Ce sont les pays qui ont ouvert leur économie et non restreint l’accès à leur marché.
Ce sont les pays qui ont lutté contre la corruption, fait la promotion de la bonne gouvernance et de la déontologie en affaires et cherché à protéger la propriété intellectuelle.
Tous ces éléments sont essentiels à la génération de croissance et d’innovation.
L’une des excellentes opportunités qui s’offrent aujourd’hui aux pays africains est le nouvel Accord sur la facilitation des échanges de l’OMC.
Cet accord rationalise les opérations douanières, améliore la transparence, allège les procédures administratives et réduit les coûts pour les exportateurs et importateurs.
Il est entré en vigueur en février de cette année.
Des hommes et femmes d’affaires américains actifs en Afrique ont récemment conseillé le président :
« L’application totale de l’Accord sur la facilitation des échanges constitue une opportunité toute prête pour soutenir les changements dont l’Afrique a besoin pour faire face aux fardeaux administratifs qui rendent les coûts de transaction associés aux échanges commerciaux intenables. »
En outre, l’OMC estime que, si les pays les moins développés appliquaient pleinement l’accord, les coûts seraient réduits et la compétitivité accrue, et les exportations augmenteraient ainsi de 35 %.
La facilitation des échanges constitue déjà une partie importante des objectifs de réforme des communautés économiques régionales d’Afrique.
L’Accord sur la facilitation des échanges renforce ces efforts et ouvre la porte à des possibilités d’assistance technique.
Je mets les leaders présents ici aujourd’hui au défi d’appliquer pleinement l’Accord sur la facilitation des échanges.
Cela nous amène à un sujet plus large. En tant que secrétaire au Commerce, mon travail consiste à m’assurer que les entreprises américaines se trouvent dans des environnements propices à leurs activités dans les pays où elles opèrent.
C’est l’élément clé qui permettra d’assurer que la relation commerciale actuelle entre les États-Unis et l’Afrique ait une base solide pour une croissance à venir basée sur des intérêts mutuels.
Ainsi, je souhaiterais prendre quelques instants pour m’adresser à mes collègues des gouvernements africains.
Il est important de s’assurer que les sociétés américaines soient placées au mieux pour entrer sur les nouveaux marchés africains et que les sociétés déjà présentes puissent réussir.
J’espère que lorsque des sociétés américaines cherchant à s’implanter dans votre pays se heurteront à des obstacles, vous leur accorderez l’attention qu’elles méritent et que vous œuvrerez de manière constructive pour résoudre tout problème.
Étant moi-même un ancien investisseur international, j’apprécie l’importance d’un climat économique ouvert et transparent pour toute société cherchant à s’implanter dans tout pays ou toute région.
L’accès au marché, la reconnaissance de normes véritablement internationales, un processus équitable pour l’octroi de contrats et la protection de la propriété intellectuelle :
Ce sont là les facteurs qui permettent d’encourager les relations mutuellement bénéfiques entre les sociétés américaines et les gouvernements africains cherchant à attirer l’investissement et à créer des emplois.
Pour illustrer mon argument, la nécessité du développement d’infrastructures est énorme. Et la manière dont les attributions de marché se font joue un rôle essentiel dans leur réussite.
Nombreux sont les échecs de projets d’infrastructure attribuables à la phase d’attribution de marché.
Dans de nombreux pays d’Afrique, et partout dans le monde, en fait, les contrats sont octroyés sur base du prix le plus faible.
Mais bien que nombreux soient ceux qui pensent économiser de l’argent, nous avons vu à maintes reprises que, lorsque les cycles de vie et les facteurs de qualité ne sont pas pris en compte lors du processus d’attribution de marché, les projets font alors face à d’importants dépassements de budget, des problèmes de sûreté ou de performance et des retards.
En d’autres termes, vous en avez pour votre argent.
Ainsi, les contrats à faible coût ne sont pas toujours bons pour l’Afrique.
Ils ne sont pas bons non plus pour les sociétés américaines qui nous disent qu’elles ne peuvent ou ne veulent pas pénétrer sur les marchés où l’octroi des marchés à la société la moins onéreuse est la norme.
Dans l’ensemble, je trouve encourageante la relation économique entre les États-Unis et l’Afrique.
Nous avons récemment constaté des évolutions très favorables de notre relation commerciale avec l’Afrique, et cela nous donne de l’espoir pour l’avenir.
Depuis janvier 2014, l’Advocacy Center (centre de soutien) du département du Commerce a aidé des sociétés américaines à remporter 29 marchés importants en Afrique subsaharienne.
Le montant de ces « victoires » se chiffre à près de 7,6 milliards de dollars américains, dont 2 en contenu exporté des États-Unis.
Nous avons également constaté qu’un nombre en hausse constante de petites et moyennes entreprises américaines exportent vers l’Afrique.
Des sociétés américaines répondent actuellement de manière active à 147 autres appels d’offre dans la région, pour un montant total de plus de 44 milliards de dollars américains.
Nous voyons de plus en plus d’entreprises américaines se lancer dans des projets sur le continent tout entier, pas simplement sur quelques marchés ciblés.
En outre, nous commençons à voir un nombre petit mais croissant, de sociétés africaines investir aux États-Unis et y créer des emplois.
Par exemple, Sasol, la société énergétique sud-africaine, est sur le point de terminer la construction d’une usine d’éthane de 9 milliards de dollars américains à Westlake en Louisiane.
Ce projet va créer plus de 500 emplois ouvriers bien rémunérés à plein temps, plus de 5 000 emplois dans le bâtiment et des milliers d’emplois de soutien en Louisiane et ailleurs aux États-Unis.
Nous pouvons tous bénéficier d’un plus grand nombre d’échanges de ce type dans les deux sens.
J’espère que vous verrez le département du Commerce et les nombreux experts sur l’Afrique de notre équipe comme ressource alors que vous poursuivez votre excellent travail.
Nous faisons tout, des analyses et études de marché à l’identification de partenaires et clients sur place, pour aider les sociétés américaines.
Outre cela, je me réjouis d’en apprendre davantage auprès des membres de notre Conseil consultatif sur l’Afrique, tous étant des sociétés privées réussissant dans les affaires en Afrique et soutenant la création d’emplois aux États-Unis.
Les sociétés américaines continuent à faire parler d’elles en Afrique, car l’ingéniosité, les marques haut-de-gamme, le soutien du cycle de vie et les transferts de technologie américains sont les facteurs clés de différenciation que nous offrons.
Nous sommes sur la bonne voie, mais il est toujours possible de s’améliorer. Je me réjouis de voir ce que l’avenir nous réserve.
Encore merci de m’avoir invité aujourd’hui.