Département d’État des États-Unis
John J. Sullivan, sous-secrétaire d’État
Le 11 juillet 2018
LE SOUS-SECRÉTAIRE SULLIVAN : Merci, Robert, pour cette aimable introduction, et bonjour à tous. C’est un plaisir d’être avec vous ce matin. Au nom du secrétaire Pompeo, j’ai l’honneur de vous accueillir au département d’État. Et au nom du gouvernement des États-Unis, j’ai le grand plaisir d’ouvrir le 17e Forum annuel sur la coopération économique et commerciale en Afrique subsaharienne.
Avant de poursuivre, j’aimerais saluer nos invités de ce matin : tout d’abord, Mme Bernadette Legzim-Balouki, ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé de la République togolaise, et M. Thomas Quartey, vice-président de l’Union africaine. Nous sommes ravis de vous avoir parmi nous aujourd’hui. Merci pour votre présence. Et bien sûr, je suis également ravi d’être ici avec mon collègue, notre distingué représentant des États-Unis pour le commerce extérieur, l’ambassadeur Robert Lighthizer.
Et merci à vous tous, Excellences, d’être ici aujourd’hui. Je suis particulièrement heureux de voir autant de responsables du commerce en Afrique rassemblés dans une même salle pour discuter des progrès réalisés dans le cadre de la African Growth and Opportunity Act (loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique) pour promouvoir le commerce, l’investissement et la croissance économique sur le continent. Il s’agit d’un sujet d’une importance vitale et je sais que le président Trump partage mon point de vue à ce sujet. L’administration accorde une grande importance à nos relations avec l’Afrique et voit une réelle promesse dans les perspectives d’amélioration des relations commerciales avec nos partenaires.
Chaque année, nous espérons que cette réunion ministérielle permettra d’approfondir les relations entre nous tous qui partageons cet engagement envers l’Afrique. Notre partenariat avec les pays africains repose sur un certain nombre de priorités stratégiques. Nous travaillons ensemble pour renforcer la sécurité régionale, la gouvernance démocratique, et pour promouvoir le commerce et l’investissement.
Nous faisons tout cela parce que nous comprenons que la sécurité et les institutions démocratiques constituent une fondation stable pour la croissance économique et la prospérité. L’accroissement des échanges et des investissements est également essentiel pour créer des emplois et générer des ressources qui favorisent la sécurité et la démocratie. Lorsque les partenaires renforcent leur capacité à faire face aux véritables défis sécuritaires auxquels nous sommes tous confrontés, nous montrons que la création d’alliances par la coopération économique favorise la sécurité.
C’est ce que les pays du G5 Sahel font depuis quelques années et nous les félicitons d’avoir assumé une plus grande responsabilité en matière de sécurité. C’est en Afrique que se trouvent certaines des économies les plus dynamiques du monde, avec des secteurs du détail en expansion et un niveau record d’investissement étranger. Et les États-Unis, en tant que première économie du monde, voient des opportunités illimitées pour l’Afrique. Il est dans notre intérêt mutuel que les marchés se développent et nous encourageons des discussions franches sur ce thème au cours des deux prochains jours.
L’Afrique est le principal marché du futur. D’ici 2050, environ la moitié de la croissance démographique mondiale sera recensée en Afrique, ce qui signifie que 1,2 milliard de nouveaux consommateurs devraient entrer sur le marché africain. Ces tendances, combinées à la croissance de la population jeune en Afrique, permettront aux pays africains de disposer d’une main d’œuvre croissante. Cette formidable opportunité s’accompagnera toutefois de défis, en particulier du fait de la nécessité d’offrir des emplois à cette population croissante. L’expansion du commerce et de l’investissement sera essentielle pour relever ce défi.
L’intégration régionale joue un autre rôle important car elle favorise le développement des marchés des pays africains dans les industries d’exportation. La signature en mars dernier d’un accord-cadre de libre-échange continental en Afrique a été une étape importante sur la voie de la promotion de l’intégration régionale. Nous saluons ces efforts, mais reconnaissons également qu’il reste beaucoup de travail à faire pour concrétiser cet accord. Les États-Unis sont prêts à collaborer avec les pays africains qui se sont engagés à réduire les obstacles au commerce et à l’investissement. Nous espérons ainsi encourager des réformes politiques en faveur de l’ouverture et de la compétitivité en Afrique, et qui permettent une plus grande prospérité et des niveaux de vie plus élevés sur l’ensemble du continent.
C’est pourquoi nous sommes si attachés à la loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique, l’AGOA. Elle s’est déjà révélée un outil essentiel dans le cadre de nos efforts pour renforcer les relations commerciales et d’investissement des États-Unis avec les pays d’Afrique subsaharienne. Adoptée en mai 2000, l’AGOA vise à promouvoir le commerce des États-Unis avec l’Afrique subsaharienne, le développement inclusif et la croissance économique, favoriser un dialogue de haut niveau sur les questions commerciales et liées à l’investissement, encourager l’intégration économique et faciliter l’intégration de l’Afrique subsaharienne dans l’économie mondiale. Et il est clair que l’AGOA a produit des résultats. Au cours de l’année 2017 le commerce total des États-Unis avec l’Afrique a atteint 38,5 milliards de dollars, contre 33 milliards de dollars en 2016. Et le commerce total de biens non pétroliers a plus que doublé, passant de 13 milliards à près de 30 milliards par an. Cette croissance a profité aux entreprises américaines et africaines, et a contribué à l’expansion économique et à la création d’emplois des deux côtés de l’Atlantique.
En termes pratiques, je vais vous donner quelques exemples clés des avantages mutuels et de l’impact positif de l’AGOA. En Afrique de l’Ouest, l’USAID s’est associée à 20 entreprises américaines pour accroître la compétitivité de l’industrie en développement du karité, en permettant à 16 millions de femmes africaines d’accéder aux marchés mondiaux, tout en aidant les entreprises américaines à créer des emplois ici chez elles. En Tanzanie, nous avons aidé une société pharmaceutique à obtenir des financements en vue de l’acquisition d’une technologie médicale américaine de sorte à renforcer les services de santé tout en générant des emplois en Tanzanie et aux États-Unis. Et en Afrique orientale, occidentale, et australe, l’AGOA favorise le développement du secteur vestimentaire qui emploie des milliers de travailleurs africains.
Alors que nous approchons du 20e anniversaire de l’AGOA, nous sommes conscients qu’il reste encore beaucoup à faire pour élargir les avantages manifestes de ce programme et développer une relation commerciale et d’investissement plus profonde avec l’Afrique. Les États-Unis s’efforcent de contribuer à stimuler le commerce et l’investissement sur le continent. Les centres régionaux de commerce et d’investissement de l’USAID font tomber chaque jour les obstacles au commerce. Et la société de promotion des investissements du secteur privé à l’étranger vous présentera aujourd’hui une nouvelle législation qui renforcera les institutions de financement du développement basées aux États-Unis.
Mes collègues du département du Commerce sont également engagés. Récemment, le secrétaire au Commerce, M. Ross, a dirigé une mission du Conseil consultatif présidentiel sur la façon de faire des affaires en Afrique afin de renforcer nos relations commerciales avec le continent. Des représentants de ces agences et d’autres agences gouvernementales américaines sont présents aujourd’hui pour nous faire part de leurs expériences et discuter des opportunités de consolidation du commerce et de l’investissement des États-Unis avec l’Afrique.
L’un des aspects les plus positifs du forum de l’AGOA est la grande diversité des conversations, de l’étude des modalités d’aide aux femmes créatrices d’entreprise pour accroître leurs exportations agricoles à l’exploration des investissements dans le secteur de l’énergie. Vous entendrez également des participants exceptionnels aux programmes d’échanges gouvernementaux américains qui encouragent le leadership et le renforcement des capacités dans l’entreprenariat, les affaires et le commerce, tels que le Programme d’entreprenariat féminin (AWEP), l’Initiative des jeunes leaders africains (YALI) et le Programme de leadership des visiteurs internationaux (IVLP).
En définitive, j’espère que toutes ces conversations nous rapprocheront de notre objectif global qui est de générer une croissance économique pour une société plus stable, durable et résiliente. Mais soyons bien clairs : la croissance économique, sans démocratie inclusive ni bonne gouvernance, ne profite qu’à quelques-uns au détriment du plus grand nombre. La croissance économique et la bonne gouvernance doivent aller de pair si nous voulons promouvoir une paix et une sécurité durables.
Je vous encourage tous à profiter pleinement de ce forum, à prendre part activement à un dialogue productif, à nous faire part de vos expériences, à collaborer et à imaginer des moyens novateurs de faire progresser les relations économiques avec l’Afrique au service de tous nos citoyens.
Donc, encore une fois, bienvenue. Merci de votre attention aujourd’hui. Je suis ravi de tous vous voir ici et j’ai hâte de prendre part à des réunions productives. Je vous remercie. (Applaudissements.)