Allocution à l’occasion d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Soudan

Mission des États-Unis auprès des Nations unies
Ambassadeur Jonathan Cohen
Représentant permanent par intérim
New York, le 17 avril 2019

Merci, Monsieur le président. Et bienvenue, je me réjouis que vous soyez présent avec nous aujourd’hui au Conseil.

M. le président, au cours de ces derniers jours, nous avons été témoins d’une série d’événements dramatiques et significatifs au Soudan. Les revendications d’un gouvernement représentatif par les Soudanais n’ont pas encore été satisfaites et la situation reste tendue. Les manifestants et les groupes d’opposition appellent à une transition rapide vers une autorité civile. L’Union africaine a annoncé le 15 avril qu’elle exclurait le Soudan en l’absence de mise en œuvre d’une transition dans les 15 jours.

Nous convenons avec le peuple soudanais que la première étape consiste à mettre en place un nouvel organe de transition qui prévoie la gouvernance et la participation de civils représentant l’ensemble de la société soudanaise dans sa diversité.

Monsieur le président, nous sommes préoccupés par l’impact des événements de Khartoum sur la sécurité et la stabilité du Darfour, en particulier après l’attaque meurtrière de samedi dernier contre un camp de personnes déplacées, dont ont fait mention d’autres intervenants. Et nous continuons de recevoir des informations faisant état de violences lors de manifestations au Darfour. Les États-Unis sont également fortement préoccupés par l’intensification de la violence entre les forces armées soudanaises et l’Armée de libération du Soudan/la faction d’Abdul Wahid au cours de la période considérée. Nous sommes également préoccupés par le nombre croissant de crimes contre les personnes déplacées et les civils vulnérables, ainsi que du nombre de victimes.

Cette violence limite les possibilités d’intervention humanitaire dans une situation déjà très préoccupante et fait obstacle à l’accès par les acteurs humanitaires aux populations les plus vulnérables pour fournir une assistance et des services vitaux.

La violence a également empêché les Casques bleus de l’ONU d’effectuer d’importantes patrouilles de prévention et d’intervention. Malgré ces difficultés, les États-Unis encouragent vivement la MINUAD à redoubler d’efforts pour faire face à la flambée de la violence et à faire de la sécurité des civils une priorité.

Monsieur le président, le rapport conjoint de l’ONU et de l’UA sur l’avenir de la MINUAD prévu en mai est l’occasion de définir un ensemble de critères hiérarchisés et de recommander des trajectoires possibles pour la mission. Les États-Unis entendent que le rapport stratégique prenne également en compte les événements de ces derniers mois et semaines, et leurs conséquences pour la stabilité et la sécurité du Darfour.

En dépit de ces événements importants, le gouvernement et les parties doivent faire la preuve de progrès mesurables et durables par rapport aux jalons de référence hiérarchisés. En particulier, ils doivent démontrer la capacité du gouvernement à protéger et à subvenir aux besoins de la population du Darfour et à s’attaquer aux causes profondes du conflit. En l’absence de ces preuves de progrès, les États-Unis s’en remettent au Conseil pour envisager toutes les options à la recherche d’une paix et d’une stabilité à long terme dans le Darfour.

Les États-Unis salent le peuple soudanais pour sa résilience et son engagement en faveur de la non-violence dans l’expression de sa revendication légitime d’un gouvernement inclusif et représentatif qui respecte et protège les droits de l’homme.

Les États-Unis exhortent toutes les parties à poursuivre le processus en vue d’une transition civile inclusive, dans un climat de retenue et de calme. Monsieur le président, nous sommes prêts à travailler avec les partenaires de ce Conseil et de la région pour faciliter ces efforts.

Je vous remercie.